Dire la vérité et garder confiance

29 avril 2021

Dire la vérité

Même si la vérité est parfois difficile à dire, c’est la condition nécessaire pour une vie en commun apaisée. On ne peut pas dire les choses dans l’intention de tromper sans qu’il y ait des conséquences néfastes sur la vie ensemble et sur soi-même. Celui qui ne croit pas lui-même ce qu’il dit aux autres cause d’énormes dégâts.

De même qu’il est plus difficile d’arracher à la terre un arbre centenaire qu’un arbuste, le mensonge profondément enraciné devient difficile à extirper.

Plus on retarde le moment de rapporter les faits tels qu’ils sont, conformes à la réalité, plus la vérité sera explosive et touchera un grand nombre de personnes.

Lorsque la vérité a été volontairement enfouie des années durant et qu’elle est devenue aussi lointaine que les racines abyssales d’un arbre séculaire, son émergence soudaine provoque des crises désastreuses et irréversibles. Les tromperies finalement révélées provoquent toujours la colère des trompés.

Alors que le mensonge appelle le mensonge en exigeant des arrangements de plus en plus complexes et de plus en plus éloignés de la réalité si bien que le menteur finit par s’y perdre se retrouvant de plus en plus seul, la vérité attire la vérité, apaise la conscience et permet de vivre en harmonie avec les autres.

Même s’il est difficile de dire spontanément la vérité, chacun a pu en faire l’expérience dans sa vie : dire la vérité libère et permet de regagner la confiance des autres «  Il m’a dit la vérité, je peux donc lui pardonner ».

Cependant, le plus souvent, une fois que l’on est bien installé dans le mensonge, on y reste. Comme le lait qui caille et finit par se transformer en un nouveau produit, le mensonge attirant sans fin le mensonge dégénère en conflit, violence, voire meurtre, et, parfois, à l’échelle des nations, en guerre. S’autoriser à mentir empêche toute relation humaine digne de ce nom, tout contrat social, il n’y a plus alors de vie collective possible car la confiance entre les interlocuteurs est définitivement anéantie.

Le mensonge est l’avilissement et comme l’anéantissement de la dignité humaine (…) le menteur est moins un homme véritable que l’apparence trompeuse d’un homme. Le déshonneur (qui consiste à devenir un objet de mépris moral) suit le mensonge, et accompagne le menteur comme son ombre. E.Kant , De la vertu, 1855

Garder confiance

Nous vivons des temps difficiles. Les êtres humains subissent les affres des maladies physiques et psychiques, des pertes d’emplois, des faillites d’entreprises, des ruptures amoureuses et familiales. Ils ont le cœur serré et n’aperçoivent plus la lumière. Pourtant, il y aura une fin à tout ce qui arrive en ce moment.Un événement négatif, destructeur et dirimant est nécessairement suivi par une période de joie, de bonheur et d’exaltation. Toute guerre, fût-elle de Cent Ans, se termine par la signature d’un traité de paix. Les beaux jours reviennent toujours.

Il est difficile d’entrevoir la lueur au loin lorsqu’on est dans le désespoir. C’est pourquoi il est essentiel de garder la foi.

Il faut attirer la joie et le bonheur vers soi et repousser la tristesse le plus loin possible. La joie est communicative, lorsqu’elle grandit dans les cœurs des uns, elle se diffuse dans les cœurs des autres et finit par rayonner partout et pour tous.

C’est donc collectivement, en étant rassemblés que nous combattrons le mieux la tristesse, c’est en restant unis que nous attirerons la joie et le le bonheur vers nous.

A ceux qui ont beaucoup perdu durant cette période, je sais que la Nature Infinie leur restituera quelque chose d’heureux.

Et c’est l’esprit de partage comme valeur fondamentale qui permettra de rebâtir des sociétés où il n’y aura plus de perdants mais où nous serons tous des gagnants au sein de la patrie humaine.

Les mots ont un pouvoir, celui de nous unir. Cependant, ils pleurent souvent d’être gâchés, c’est le cas dans trois situations : lorsqu’on les prononce au mauvais moment et que, de ce fait, ils créent des conflits. Dans le deuxième cas, les mots auraient pu sauver une situation mais ils n’ont pas été prononcés. Enfin, dans le troisième cas, c’était le bon moment, les mots ont effectivement été prononcés mais de manière incorrecte. Lorsque la parole est émise, prononcée à point nommé et juste alors les interlocuteurs comprennent le message et peuvent cheminer à l’unisson. Il faut bannir des conversations, en ce moment plus que jamais, des phrases du genre « On ne va jamais s’en sortir ».

Soyons des millions à affirmer que l’on retrouvera la lumière ensemble dans un temps très proche. Gardons la foi, toujours.

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Chérif Yancouba AÏDARA,, Président-fondateur de la Fondation Aïdara Chérif (Union pour l’éradication de la pauvreté en Afrique)

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