mardi 11 février 2020.
Les incendies, les inondations, les maladies qui ravagent aujourd’hui les pays et causent la mort de nombreux humains et animaux sont la conséquence des décisions passées de ceux qui président aux destinées du monde.
Les agissements d’aujourd’hui se paieront demain. Ce sont les générations futures qui pâtiront le plus des orientations présentes purement matérialistes et individualistes.
Face aux virus et aux désastres qui frappent l’humanité, il est crucial que nous restions unis. Les maladies jusqu’ici inconnues ne doivent pas nous diviser car si cela arrivait, nous ne pourrions plus renouer le dialogue entre les nations que nous avons mis des siècles à établir.
Il est plus que jamais nécessaire de prêter attention aux autres car personne ne peut dire quel pays sera demain à son tour atteint et par quelle calamité.
C’est une humanité rassemblée qui viendra à bout des fléaux engendrés, la plupart du temps, par elle-même.
Nous devons tendre la main et manifester de l’amour aux peuples qui souffrent, où qu’ils soient. Je ne parle pas seulement de mots mais d’actes. L’union fait la force, certes, mais seulement par des actions concrètes.
Les virus qui tuent les êtres humains, quel que soit le pays, sont l’affaire de tous. Ce n’est jamais l’affaire d’une nation particulière mais celle de la totalité-monde . Les maladies contagieuses sont comme le vent, elles s’infiltrent partout et personne ne les maîtrise. Seule l’intelligence collective peut nous permettre de les endiguer. Les solutions seront trouvées par la science qui ne connaît pas les frontières. Il ne s’agit pas d’ostraciser un pays et son peuple mais face à de telles situations, de réfléchir positivement car, comme l’écrivait Albert Camus, il n’est pas d’île dans la peste, tout le monde est concerné et il n’existe en aucune façon de peuple fautif.
Le cerveau humain se nourrit de difficultés car celles-ci l’incitent à réfléchir jusqu’à trouver des solutions. L’être humain se développe grâce aux vicissitudes de l’existence. C’est lorsque nous rencontrons des obstacles que nous nous surpassons. Les maladies sont en quelque sorte des complications positives, la peste a sa bienfaisance, elle ouvre les yeux, elle force à penser, dit encore Camus. La facilité négative serait de rejeter la responsabilité sur une nation en particulier. Le commerce a fait que la connaissance des mœurs de toutes les nations a pénétré partout ; on les a comparées entre elles, et il en est résulté de grands biens, écrit Montesquieu au 18ème siècle. Qu’on ne s’étonne donc point si nos mœurs sont moins féroces qu’elles ne l’étaient autrefois, affirmait-il il y a trois siècles. Si l’esprit de commerce unit les nations c’est qu’il a permis aux peuples d’échanger bien autre chose que des biens matériels, il a facilité l’échange d’idées, d’émotions, de sentiments, de savoir-faire. Aujourd’hui, tous les peuples commercent et échangent, ne serait-ce que des mots, et, au final, vivent ensemble, du moins virtuellement. Les maladies, plus encore que les échanges, doivent nous souder davantage. Il revient aux gouvernants de montrer l’exemple en se soutenant mutuellement. Ainsi les peuples suivront cette voie et s’entraideront.
Il en va de même pour la préservation de la Terre. Les paroles ne suffisent plus. Les catastrophes dites naturelles sont hors de contrôle. Plus personne ne parvient à comprendre le climat. Chaque jour surviennent des événements qui nous prennent de court et sont autant de signaux pour nous alerter de l’urgence à agir.
Malgré cela, nous continuons à détruire la planète en puisant et épuisant ses ressources dans le but de fabriquer des objets que, de surcroît, de moins en moins d’habitants sur la planète ont la possibilité de s’acheter. Les richesses accumulées ne profitent qu’à une infime partie de l’humanité.
Lorsqu’on peut tout avoir, il paraît judicieux de réfléchir à la manière d’utiliser sa fortune. Certains ne veulent pas partager et rien de ce qui arrive au reste de l’humanité ne semble les toucher. Ceux-là se trompent lourdement. Les incendies, inondations et autres calamités ne font pas la distinction entre les riches et les pauvres. Nous partageons la même planète. Si d’aucuns ne se sentent nullement concernés par ce qui se passe sur la Terre, c’est qu’ils croient sans doute disposer d’ores et déjà d’une planète de rechange. Ils se trompent, car on a beau voyager en classe affaires, lorsque l’avion tombe, il n’y a pas plus de survivants chez les personnes assises à l’avant. Les drames, lorsqu’ils frappent, ne font pas la distinction entre les comptes en banque. Riches ou pauvres, nous sommes embarqués sur le même aéronef et c’est ensemble que nous parviendrons à bon port, ou pas du tout. Une fois les portes fermées, ils s’aperçurent qu’ils étaient tous pris dans le même sac et qu’il fallait s’en arranger. Ainsi en va-t-il de toutes les pestes du monde, quelles que soient les époques.
En 2020, c’est le moment d’agir dans le bon sens. Si les grandes puissances mettaient ne serait-ce que la moitié de leur budget de l’armement pour verdir l’économie, la Terre serait sauvée. Pour l’heure, on continue à produire ce qui rend malade la Terre, mais aussi, en toute logique, les animaux et les hommes, repoussant sans cesse les solutions à plus tard. Les autorités annoncent la fin du glyphosate pour 2022, la fin des emballages en plastique (à usage unique seulement) est prévue pour 2040 ainsi que la fin des ventes des voitures à essence et diesel. La part des énergies propres atteindra péniblement, et à condition de s’y mettre dès maintenant, 30 % en 2033. Qu’en est-il des OGM et de tous les pesticides ? On continue ! Même si la plupart des cours d’eau sont déjà lourdement pollués. La Terre souffre, les êtres humains souffrent. Pourtant, les solutions existent mais les décideurs ne décident pas, ou démissionnent.
Lorsque quelqu’un me porte sur son dos, s’il tombe, je tombe aussi. La Terre nous porte et essaie tant bien que mal de nous maintenir en vie mais avec ce que nous lui infligeons, elle ne tiendra plus très longtemps.
Nous nous précipitons pour acheter tel objet dernier cri, mais sommes-nous heureux ? Et si notre véritable raison d’être était le partage ? On peut partager la nourriture, mais aussi les joies et les détresses, car chacun sait qu’ainsi, celles-ci deviennent plus supportables. Le partage n’appauvrit personne, au contraire, il enrichit et donne la force de se battre. Aucun homme ne peut être heureux lorsque son entourage ne l’est pas. Un égoïste, même riche et repu, ne pourra jamais être tout à fait content. Il en va de même des peuples. Aujourd’hui, moins que jamais, personne ne peut plus ignorer les souffrances de ses voisins terriens. C’est pourquoi, tous les fléaux, quels qu’ils soient, doivent être combattus par une humanité solidaire. De cette manière, une fois ceux-ci éradiqués, les victoires seront célébrées dans une joie fraternelle et universelle.
Seule une humanité rassemblée trouvera des solutions aux maux qui l’assaillent.
Yancouba AÏDARA Président-fondateur de la Fondation AÏDARA Chérif (FAC)