Vœux 2020 – Seule l’union des peuples et des individus permettra de vaincre les maux de la Terre

mardi 11 février 2020.

Les incendies, les inondations, les maladies qui ravagent aujourd’hui les pays et causent la mort de nombreux humains et animaux sont la conséquence des décisions passées de ceux qui président aux destinées du monde.

Les agissements d’aujourd’hui se paieront demain. Ce sont les générations futures qui pâtiront le plus des orientations présentes purement matérialistes et individualistes.

Face aux virus et aux désastres qui frappent l’humanité, il est crucial que nous restions unis. Les maladies jusqu’ici inconnues ne doivent pas nous diviser car si cela arrivait, nous ne pourrions plus renouer le dialogue entre les nations que nous avons mis des siècles à établir.

Il est plus que jamais nécessaire de prêter attention aux autres car personne ne peut dire quel pays sera demain à son tour atteint et par quelle calamité.

C’est une humanité rassemblée qui viendra à bout des fléaux engendrés, la plupart du temps, par elle-même.

Nous devons tendre la main et manifester de l’amour aux peuples qui souffrent, où qu’ils soient. Je ne parle pas seulement de mots mais d’actes. L’union fait la force, certes, mais seulement par des actions concrètes.

Les virus qui tuent les êtres humains, quel que soit le pays, sont l’affaire de tous. Ce n’est jamais l’affaire d’une nation particulière mais celle de la totalité-monde . Les maladies contagieuses sont comme le vent, elles s’infiltrent partout et personne ne les maîtrise. Seule l’intelligence collective peut nous permettre de les endiguer. Les solutions seront trouvées par la science qui ne connaît pas les frontières. Il ne s’agit pas d’ostraciser un pays et son peuple mais face à de telles situations, de réfléchir positivement car, comme l’écrivait Albert Camus, il n’est pas d’île dans la peste, tout le monde est concerné et il n’existe en aucune façon de peuple fautif.

Le cerveau humain se nourrit de difficultés car celles-ci l’incitent à réfléchir jusqu’à trouver des solutions. L’être humain se développe grâce aux vicissitudes de l’existence. C’est lorsque nous rencontrons des obstacles que nous nous surpassons. Les maladies sont en quelque sorte des complications positives, la peste a sa bienfaisance, elle ouvre les yeux, elle force à penser, dit encore Camus. La facilité négative serait de rejeter la responsabilité sur une nation en particulier. Le commerce a fait que la connaissance des mœurs de toutes les nations a pénétré partout ; on les a comparées entre elles, et il en est résulté de grands biens, écrit Montesquieu au 18ème siècle. Qu’on ne s’étonne donc point si nos mœurs sont moins féroces qu’elles ne l’étaient autrefois, affirmait-il il y a trois siècles. Si l’esprit de commerce unit les nations c’est qu’il a permis aux peuples d’échanger bien autre chose que des biens matériels, il a facilité l’échange d’idées, d’émotions, de sentiments, de savoir-faire. Aujourd’hui, tous les peuples commercent et échangent, ne serait-ce que des mots, et, au final, vivent ensemble, du moins virtuellement. Les maladies, plus encore que les échanges, doivent nous souder davantage. Il revient aux gouvernants de montrer l’exemple en se soutenant mutuellement. Ainsi les peuples suivront cette voie et s’entraideront.

Il en va de même pour la préservation de la Terre. Les paroles ne suffisent plus. Les catastrophes dites naturelles sont hors de contrôle. Plus personne ne parvient à comprendre le climat. Chaque jour surviennent des événements qui nous prennent de court et sont autant de signaux pour nous alerter de l’urgence à agir.

Malgré cela, nous continuons à détruire la planète en puisant et épuisant ses ressources dans le but de fabriquer des objets que, de surcroît, de moins en moins d’habitants sur la planète ont la possibilité de s’acheter. Les richesses accumulées ne profitent qu’à une infime partie de l’humanité.

Lorsqu’on peut tout avoir, il paraît judicieux de réfléchir à la manière d’utiliser sa fortune. Certains ne veulent pas partager et rien de ce qui arrive au reste de l’humanité ne semble les toucher. Ceux-là se trompent lourdement. Les incendies, inondations et autres calamités ne font pas la distinction entre les riches et les pauvres. Nous partageons la même planète. Si d’aucuns ne se sentent nullement concernés par ce qui se passe sur la Terre, c’est qu’ils croient sans doute disposer d’ores et déjà d’une planète de rechange. Ils se trompent, car on a beau voyager en classe affaires, lorsque l’avion tombe, il n’y a pas plus de survivants chez les personnes assises à l’avant. Les drames, lorsqu’ils frappent, ne font pas la distinction entre les comptes en banque. Riches ou pauvres, nous sommes embarqués sur le même aéronef et c’est ensemble que nous parviendrons à bon port, ou pas du tout. Une fois les portes fermées, ils s’aperçurent qu’ils étaient tous pris dans le même sac et qu’il fallait s’en arranger. Ainsi en va-t-il de toutes les pestes du monde, quelles que soient les époques.

En 2020, c’est le moment d’agir dans le bon sens. Si les grandes puissances mettaient ne serait-ce que la moitié de leur budget de l’armement pour verdir l’économie, la Terre serait sauvée. Pour l’heure, on continue à produire ce qui rend malade la Terre, mais aussi, en toute logique, les animaux et les hommes, repoussant sans cesse les solutions à plus tard. Les autorités annoncent la fin du glyphosate pour 2022, la fin des emballages en plastique (à usage unique seulement) est prévue pour 2040 ainsi que la fin des ventes des voitures à essence et diesel. La part des énergies propres atteindra péniblement, et à condition de s’y mettre dès maintenant, 30 % en 2033. Qu’en est-il des OGM et de tous les pesticides ? On continue ! Même si la plupart des cours d’eau sont déjà lourdement pollués. La Terre souffre, les êtres humains souffrent. Pourtant, les solutions existent mais les décideurs ne décident pas, ou démissionnent.

Lorsque quelqu’un me porte sur son dos, s’il tombe, je tombe aussi. La Terre nous porte et essaie tant bien que mal de nous maintenir en vie mais avec ce que nous lui infligeons, elle ne tiendra plus très longtemps.

Nous nous précipitons pour acheter tel objet dernier cri, mais sommes-nous heureux ? Et si notre véritable raison d’être était le partage ? On peut partager la nourriture, mais aussi les joies et les détresses, car chacun sait qu’ainsi, celles-ci deviennent plus supportables. Le partage n’appauvrit personne, au contraire, il enrichit et donne la force de se battre. Aucun homme ne peut être heureux lorsque son entourage ne l’est pas. Un égoïste, même riche et repu, ne pourra jamais être tout à fait content. Il en va de même des peuples. Aujourd’hui, moins que jamais, personne ne peut plus ignorer les souffrances de ses voisins terriens. C’est pourquoi, tous les fléaux, quels qu’ils soient, doivent être combattus par une humanité solidaire. De cette manière, une fois ceux-ci éradiqués, les victoires seront célébrées dans une joie fraternelle et universelle.

Seule une humanité rassemblée trouvera des solutions aux maux qui l’assaillent.

Yancouba AÏDARA Président-fondateur de la Fondation AÏDARA Chérif (FAC)

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CHoisir les mots justes – Bonne année 2019

lundi 7 janvier 2019.

Attention à l’emploi et au pouvoir des mots

Les mots sont des bombes à retardement. Ils sont multiples de sens et presque toujours équivoques.
Ainsi chaque interlocuteur entend différemment ce qui lui est communiqué. En fonction de ce que sont les individus, de ce qu’ils vivent, de ce qu’ils ont déjà vécu et des circonstances extérieures, les mêmes paroles seront interprétées de manière positive ou négative. Lorsqu’on se tourne vers le sens positif, il y a de grandes chances que le message véhiculé se diffuse partout dans le monde avant de revenir, chargé des bienfaits qu’il aura apporté à un grand nombre d’individus, vers celui qui en est à l’origine.

Parallèlement, les interprétations négatives porteuses de malfaisance se propagent à une vitesse phénoménale, surtout à l’heure des réseaux sociaux. En fait, les mots vont plus vite que les balles de fusils pour abattre les gens. Si le monde va si mal, c’est aussi parce que nous analysons le sens des mots de manière négative comme si nous étions inéluctablement attirés vers le pire.
A l’heure où l’on parle d’homme augmenté, au sens d’améliorer l’être humain par les technologies pour accroître ses possibilités, je dirais que pour le moment la seule amélioration qui vaille, pour nous-mêmes et le monde, et aussi la seule réellement efficace, est de façonner nos esprits dans un sens positif.

On peut tirer une nation entière vers le bas par la seule force des mots s’ils racontent sans cesse la peur, la tristesse, la haine et le malheur.

Les dirigeants, quel que soit leur domaine de compétence, associatifs, syndicalistes, politiques, ont une grande responsabilité car ils ont le devoir de guider vers le mieux ceux dont ils ont la charge.

Les hauts responsables ont l’obligation morale d’épargner le plus possible à leurs peuples les souffrances et de les sauver des griffes des hommes et des appareils qui les mènent, sans aucun scrupule, vers le pire.
Or, il est toujours plus facile de conduire les peuples vers la destruction. Il suffit de n’écouter personne, de faire taire la multitude et de tenir un discours de violence et de haine. Les responsables, en choisissant consciencieusement leurs paroles, doivent faire germer en chacun les graines d’une vision constructive du monde. Il serait en revanche suicidaire pour eux-mêmes de faire germer celles de la haine et ce, d’autant plus, que celles-ci se répandent plus vite que les premières. Ceux et celles qui exercent des responsabilités auprès d’un groupe, que ce soit une famille, une classe, une entreprise, un pays, tous ceux dont la parole est le royaume, comme dirait un grand philosophe, ont le pouvoir et le devoir d’emmener leurs auditeurs vers la construction d’un monde meilleur.

Les « chefs » doivent apporter la lumière aux groupes qu’ils dirigent. Ceux qui inspirent seulement la crainte seront malheureux dans leur famille, leur entreprise, leur ministère, leur palais, etc. La peur n’est jamais un bon outil pour conduire un groupe, un peuple. Car quand seule la peur guide l’action, rien de positif ne pourra advenir parce que rien, dans ce cas, n’est entrepris de bonne foi.
A contrario, ceux qui travaillent par amour ont la possibilité d’ouvrir de nouveaux horizons et de transformer le monde.

Bien sûr, l’autoritaire triomphe en apparence mais pour un temps donné et à quel prix ? Les dégâts sont irréversibles, il y parfois des morts et des blessés, et les victoires sont tristes. Les succès de la force laissent des séquelles durant de longues années. Ce que l’on perd dans les conflits, quel que soit son camp, ne se rattrape pas. C’est pourquoi, le chef magnanime est celui qui trouve toujours les mots justes pour éviter les conflits.

Un bon dirigeant


Un bon dirigeant est celui qui inspire des phrases comme « Comment ferait-on sans lui ! » car, lorsqu’il se murmure derrière son dos « Attention, il arrive ! » ou pire « qu’il s’en aille ! », c’est, en effet, qu’il n’est pas loin de la sortie, voire de la chute. Le langage c’est comme la cuisine, les mêmes ingrédients ne produisent pas le même résultat. Les mêmes mots peuvent être interprétés différemment selon les circonstances.

Il faut donc que les uns s’engagent avec sincérité lorsqu’ils prennent la parole (car il arrive que les mots disent une chose mais que le cœur en dise une autre) et que les autres, ceux qui analysent et commentent le fassent dans la perspective de contribuer à améliorer les choses afin de faire en sorte qu’ensemble ils conduisent le maximum de personnes vers une vision constructive de l’existence.

Aujourd’hui plus que jamais il y a une soif de justice et de fraternité. Or, c’est l’esprit de partage, de solidarité qui rend heureux, qui satisfait l’esprit.


Il est urgent de sortir de cette propension malheureuse qui pousse certains à avoir toujours plus quand dans le même temps, parfois sous leurs yeux, leurs concitoyens manquent de tout. Au fond, pour être heureux, individuellement et ensemble, il suffirait de rendre dix personnes heureuses. Manger ses huîtres et son caviar seul ne procure pas la même joie que si on les partage. Il est vrai qu’il n’est pas facile de donner mais le partage n’est pas uniquement matériel. On peut partager des idées, des valeurs, partager des instants de paix, de joie. Il faut, dans tous les cas, partager le meilleur de nous-même et mettre de côté ce que nous avons de pire : la haine, l’envie, la jalousie. Et il faut s’appliquer à éradiquer ce qui est mauvais en nous-même.

Le dialogue est un besoin et une nécessité


mais le choix des mots a des conséquences et peut engendrer le meilleur comme le pire.
Il incombe à chacun de parler et d’écrire pour apaiser, non pour dominer, humilier ou semer la discorde mais pour bâtir un monde éthique où chacun sera reconnu comme un individu éminemment respectable, simplement parce qu’humain.

Je souhaite qu’en 2019, tous, en particulier les responsables, puissent trouver les mots justes pour amorcer le dialogue, apaiser les colères et permettre à chacun de retrouver une énergie constructive. Bonne année 2019 à tous !

Yancouba AÏDARA Président de la Fondation AÏDARA Chérif (FAC)

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Vœux du Président de la Fondation pour l’année 2018

lundi 1 janvier 2018.

2018 : une année chargée d’espérance (malgré tout) !

Nous voici de nouveau au seuil d’une nouvelle année et c’est le moment traditionnellement approprié pour évoquer les soucis que l’on partage, nous en partageons malheureusement beaucoup, et, surtout, les espérances que l’on entretient, dans le cœur et l’esprit.

Malgré une poignée d’individus puissants, cupides et insatiables qui poursuivent leur travail de destruction de la vie commune et des sociétés humaines en fomentant des conflits armés un peu partout dans le monde dans le but de dépouiller les peuples des ressources naturelles, qui constituent pourtant le bien commun, à leur profit, il existe des signes qui nous donnent des raisons d’espérer. Dans tous les pays, des femmes et des hommes courageux continuent à œuvrer contre vents et marées, pratiquement et spirituellement, pour qu’advienne enfin la paix à laquelle aspire le plus grand nombre d’êtres humains.

Malgré la poursuite de l’exploitation prédatrice des terres et des mers et leurs conséquences sur les hommes, les animaux et la nature, des initiatives positives pour sauver la planète et ses habitants fleurissent sur tous les continents. Agriculture biologique, consommation relocalisée, réseaux coopératifs d’énergies vertes, écologements pour les plus démunis, centres de santé autogérés, etc., la société civile, échaudée par les conséquences désastreuses des politiques menées par les élites politico-financières, se mobilise pour améliorer notre réalité collective.

Et malgré l’hostilité de plus en plus décomplexée qui se manifeste contre les sans-logis et les étrangers, et pire encore, malgré les terribles régressions de l’histoire en matière de traite d’êtres humains, dans certains pays chaotiques, des individus, associations, fondations, dans chaque pays, d’une part, mettent toute leur énergie pour rappeler, par leurs actions, qu’il existe une « dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine » et que celle-ci fut actée universellement il y a tout juste 70 ans, et, d’autre part, continuent le combat pour éradiquer la grande pauvreté où qu’elle soit.

Pour toutes ces raisons, il faut continuer d’agir en étant convaincu qu’il est possible de se changer soi-même et, ce faisant, de changer le monde.

On peut toujours faire quelque chose et on peut faire mieux.

C’est pourquoi, je forme le vœu que chacun en 2018 ait la volonté d’agir pour améliorer sa vie et celle des autres, l’essentiel étant que l’on ait toujours la certitude d’avoir bien fait.

Continuons à œuvrer pour que le monde soit plus juste !

Ayez foi en vous-mêmes, en l’être humain et en la vie !

Yancouba AÏDARA

 » ce que la nature ne peut souffrir, c’est que nous augmentions notre fortune, nos ressources, notre richesse avec les dépouilles des autres » Cicéron (106-43 av. J.C.) « 

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Voeux 2017 du président de la Fondation Aïdara Cherif

vendredi 6 janvier 2017.

Je forme des vœux pour que s’ouvrent les frontières afin que chacun puisse circuler librement car cette liberté est la meilleure manière de combattre la violence et la guerre. C’est, en effet, par la rencontre et la fréquentation des autres peuples que l’on apprend à se connaître, à se respecter et, conséquemment, à s’aimer. Plus nous nous rencontrerons, plus s’implanteront dans nos cœurs le pardon, la fraternité et, ainsi, plus aisément, parviendrons-nous à substituer aux pulsions de violence et de mort, qui parfois nous submergent, le désir et l’amour de la vie.

Je forme des vœux pour que chacun, en ces temps de violence extrême, trouve la force de résister à la méfiance, au rejet et à la haine de l’autre et se garde du raisonnement erroné qui consiste à généraliser en concluant de quelques-uns (une très faible minorité de malfaisants) à tous, car une méfiance excessive conduit immanquablement à une destruction collective. Sachant que plus on a peur, plus on donne de la force à la haine et au désir de destruction qui ont pris possession de certains d’entre nous, il est indispensable de faire l’effort d’extirper du fond de nos cœurs cette peur de l’autre.

C’est, de plus, le meilleur remède pour nous libérer et nous permettre d’aller de l’avant dans nos propres vies. Face à ceux qui viendraient avec l’intention de nous détruire, il faut opposer les armes de la fraternité et de l’amour afin de les détourner de leurs objectifs, car tous les êtres humains peuvent changer, en bien comme en mal. De la même manière qu’une faible quantité de sucre se dissout aisément dans une grande quantité d’eau au point que l’on n’en sent même plus le goût, la haine se dissipe quand les peuples choisissent la fraternité et, ainsi, les cœurs fielleux deviennent invisibles dans les sociétés généreuses.

En outre, la guerre est un mal en ce qu’elle fait plus de méchants qu’elle n’en emporte (1). C’est ainsi que chacun de nous, en nettoyant son cœur, peut contribuer à la paix.

Pour le continent africain, en particulier, je forme des vœux pour que tous ceux qui sont en mesure d’agir unissent leurs forces pour un vrai développement au bénéfice des peuples, plutôt que de se battre perpétuellement pour la seule conquête du pouvoir, sans autre objectif que l’accès aux privilèges qui lui sont corrélés. Sans projet de développement, la lutte sans fin pour cette illusion de toute-puissance qu’est le pouvoir, mène inéluctablement aux conflits, au chaos et à la destruction des sociétés africaines. Il y a mille autres façons de servir son pays.

L’esprit de commerce, disait Montesquieu, unit les nations et l’effet naturel du commerce est de porter à la paix. Deux nations qui négocient ensemble se rendent réciproquement dépendantes : si l’une a intérêt d’acheter, l’autre a intérêt de vendre ; et toutes les unions sont fondées sur des besoins mutuels (2). Commerçons et échangeons entre nations africaines plutôt que de s’ignorer, ou pire, de se combattre !

Il est grand temps de se rassembler et, par nos efforts communs, de servir les peuples d’Afrique, fatigués de souffrir, en leur apportant l’accomplissement qui leur est dû et en créant les conditions du renouveau et de l’espérance qu’ils méritent, chacun à la place qui est la sienne, main dans la main, y compris avec les politiciens, du moins ceux d’entre eux animés d’une volonté authentique d’œuvrer pour le bien de leurs concitoyens.

Pour tous, je forme des vœux pour que nous trouvions la détermination et le ressort nécessaire pour sortir de ce « chacun pour soi » triomphant, qui est l’essence de l’air du temps, afin de chercher ensemble des solutions, la première étant de retrouver l’esprit de partage, car il n’y aura de paix pour personne si l’on continue à accroître les causes du déséquilibre insensé entre les riches et les pauvres, afin qu’au bout du compte, nous n’ayons plus peur d’ouvrir nos frontières, nos portes et nos cœurs.

Je forme des vœux pour que nous ayons encore suffisamment d’amour en nous pour avoir l’envie d’en donner. Ne nous résignons à rien, tout est toujours possible, si on le veut !

Chérif Yancouba AÏDARA

(1) Projet de paix perpétuelle, Emmanuel Kant, 1796, Premier Supplément

(2) De l’Esprit des lois, Montesquieu, 1748, livre XX, chap. II

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Présentation – Le bonheur est une idée neuve en Afrique aux lecteurs de Polynésie française (Pacifique Sud)

mardi 11 octobre 2016.

Le Président de la Fondation Chérif Yancouba AÏDARA présente son livre, Le bonheur est une idée neuve en Afrique, aux lecteurs de Polynésie française (Pacifique Sud)

La lutte contre la pauvreté, le partage des richesses, sont quelques-unes des thématiques abordées par Chérif Yancouba AÏDARA dans son livre, Le bonheur est une idée neuve en Afrique. Le message délivré par le Président de la Fondation est suffisamment universel pour susciter l’intérêt des lecteurs partout dans le monde, y compris dans les îles françaises du Pacifique Sud.

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De plus, Chérif Yancouba AÏDARA apporte des solutions concrètes en matière de programmes de développement durable, fondées sur les principes de l’économie verte telle que définie par le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement), c’est-à-dire une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources. (1)

Cette vision d’un développement global intégrant les dimensions sociale, économique et environnementale, proposée pour le continent africain, est non seulement applicable partout dans le reste du monde, mais relève plus que jamais d’une absolue nécessité pour préserver ce qui peut l’être encore.

(1) 2011, PNUE : « Vers une économie verte : Pour un développement durable et une éradication de la pauvreté – Synthèse à l’intention des décideurs » – http://www.unep.org/greeneconomy

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La Fondation devient partenaire de l’Université de Foggia (Italie) pour réaliser des projets de développement durable en Afrique

samedi 25 juin 2016.

Le Président de la Fondation, Chérif Yancouba AÏDARA, a signé, le 22 juin 2016, un accord de partenariat avec les représentants de l’Université de Foggia située dans le sud-est italien. Cet accord prévoit une collaboration entre les chercheurs de l’Université, les entreprises italiennes et la Fondation, pour mettre en œuvre, au Sénégal, et dans différentes régions rurales du continent africain, les programmes verts présentés par la Fondation. Grâce, d’une part, à l’expertise scientifique des chercheurs de l’Université de Foggia dans les domaines de l’environnement, du développement local et de l’économie rurale émergente et, d’autre part, au dynamisme des PME italiennes, la Fondation espère créer des synergies qui favoriseront les échanges de connaissances avec les jeunes Africains désireux de se former aux sciences de l’environnement et du développement durable, et permettront de dynamiser les économies locales.

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La Fondation signe un accord de partenariat avec l’Institut Italien pour l’Asie et la Méditerranée (ISIAMED)

lundi 20 juin 2016.

Dans le cadre de la lutte contre les migrations massives des jeunes Africains vers l’Europe par la création d’emplois sur le continent, le président de la FAC, Chérif Yancouba AÏDARA, accompagné du secrétaire général, Chérif Vieux AÏDARA, et du médiateur, Monsieur Alani MANAR, a signé un accord de partenariat avec le président de l’Institut Italien pour l’Asie et la Méditerranée, Monsieur Gian Guido FOLLONI.

ISIAMED est un organisme italien à but non lucratif créé pour mettre en œuvre, dans le monde entier, des programmes de coopération économique, commerciale, scientifique et culturelle.

Le président et le secrétaire général de la FAC se félicitent de cet accord de partenariat qui va permettre de déclencher rapidement, dans différents pays du continent, des programmes de développement durable, en particulier dans les domaines de l’agriculture biologique et de l’industrie agro-alimentaire biologique, de l’éco-construction, des énergies renouvelables et de la santé.

Concernant, l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche, l’accord signé entre la Fondation et ISIAMED prévoit également, pour les jeunes Africains, l’accessibilité à des cursus en ligne dans plusieurs disciplines, en lien avec une université italienne, ainsi qu’une possibilité de poursuite d’études en Italie à partir du niveau Master.

En outre, la FAC organisera, avec les universités africaines, des échanges avec des professeurs et chercheurs italiens experts en agronomie et développement durable.

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FAC Editions – Le bonheur est une idée neuve en Afrique

jeudi 14 avril 2016.

Le livre de Chérif Yancouba AÏDARA «Le bonheur est une idée neuve en Afrique- Solutions pour empêcher les départs massifs des Africains vers l’Europe» est en vente au prix de 12 euros.

L’intégralité du produit de la vente de ce livre servira à financer les projets de développement durable de la Fondation A.C.

Pour tout achat, vous pouvez contacter l’administrateur de la Fondation, Monsieur Boubacar SAMAKE au 00 (221) 776 17 38 38 ou par mail samake25399@yahoo.fr ou commander le livre au siège de la Fondation :

rue 8 x 23. Medina Dakar- Sénégal Code postal : 6707 Dakar – BP 3525 Téléphone : 00 (221) 33 82 31 603 Tel / Fax : 00 (221) 33 82 32 369

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Œuvrons ensemble pour un vrai développement de l’Afrique – Solutions pour empêcher le départ des Africains vers l’Europe

jeudi 14 mai 2015.

Interview du Président de la Fondation AÏDARA CHERIF (Union pour l’éradication de la pauvreté en Afrique), Monsieur Yancouba AÏDARA __ Nous avons demandé au Président de la Fondation, Chérif Yancouba AÏDARA, engagé dans la lutte contre la pauvreté en Afrique depuis près de 20 ans, de commenter les chiffres suivants et de nous faire part de son point de vue sur les causes et les solutions à apporter en matière de développement du continent africain. (Par le bureau Europe de la FAC)__

D’abord quelques chiffres bruts, actuellement, un migrant meurt toutes les deux heures en mer. Plus de 22 000 migrants ont perdu la vie depuis l’année 2000, soit une moyenne de 1500 par an. Depuis le début de 2015, donc en l’espace de quatre mois, 1776 personnes ont péri en tentant de traverser la Méditerranée pour atteindre l’Europe. La plupart d’entre eux viennent du continent africain.

Maintenant d’autres chiffres, Les 80 personnes les plus riches au monde cumulent une richesse équivalente à celle des 50% les plus pauvres de la planète, soit 3,5 milliards de personnes (rapport OXFAM 2015). Les quatre cinquièmes des habitants les plus pauvres de la planète survivent avec seulement 5,5% de la richesse produite dans le monde. La fortune de ces 80 personnes a augmenté plus rapidement que ce que possède le reste du monde, ce qui signifie que l’écart entre les très riches et les plus pauvres ne cesse de se creuser. Il est probable qu’en 2016, la part du patrimoine mondial détenu par les 1% les plus riches dépassera les 50%. En d’autres termes, 1% des plus plus riches posséderont plus de richesses que l’ensemble des habitants de la planète (les 99% restants).

Q: Monsieur le Président, est-ce que ces chiffres, ajoutés à votre longue expérience dans la lutte contre la pauvreté et à votre connaissance du terrain, vous autorisent à rester optimiste, en particulier sur l’avenir de l’Afrique?

D’abord, je suis un homme de foi, foi en Dieu avant tout, mais aussi foi en la vie, en l’homme en général, en soi-même.

On ne peut pas avancer et on ne peut rien faire avancer en ce monde si on ne croit en rien. C’est comme si vous viviez sans anticorps. Il serait alors impossible de lutter contre les maladies. Sans croyance, on finit par s’étioler en sombrant dans la tristesse. J’ai toujours pensé que lorsqu’on s’engage dans quelque chose, quel que soit le domaine, il faut aller jusqu’au bout, jusqu’à la réalisation de son objectif. J’ai créé cette Fondation en 1998 pour aider les autres. Cela fait 19 ans que je me bats pour améliorer concrètement le quotidien de tous ceux qui croisent mon chemin et, il arrive parfois que le destin d’une personne, et conséquemment, de toute une famille, prenne une nouvelle direction, beaucoup plus favorable, si on lui donne l’opportunité, par exemple, d’étudier ou de créer sa propre petite entreprise. Pour moi, il n’y a pas de plus grande joie que de tendre la main, de partager avec ceux qui en ont besoin. L’égoïsme n’a jamais rendu les humains heureux et épanouis. Regardez autour de vous! (rires). Notre Fondation a pour appellation «Union pour l’éradication de la pauvreté en Afrique» ce qui indique clairement son objectif.

La pauvreté est la plus dangereuse de toutes les maladies parce qu’elle engendre tous les maux qui frappent les hommes. L’ignorance, la corruption, les maladies physiques, telle celle causée par le virus Ebola, la violence, les guerres prennent racine dans la misère. C’est dans la lutte contre cette maladie mortelle majeure qu’est la misère que le monde entier devrait concentrer ses forces. Nous, nous avons donc toujours pensé qu’il était possible de la supprimer. Et pourtant, nous ne sommes pas de doux rêveurs. Derrière les chiffres que vous me présentez, il y a des vies d’hommes, de femmes, la plupart du temps jeunes, d’enfants aussi, toutes prématurément interrompues.

Combien de dons, de talents, de capacités à jamais retournés au néant, combien d’écrivains, de musiciens, d’acteurs, de sportifs en devenir, de Fatou Diome, d’Alain Mabanckou, de Stromae, d’Omar Sy, de Patrick Viera, de Marcel Desailly, engloutis à jamais avec tous leurs espoirs alors qu’ils auraient pu enrichir l’Europe de leurs qualités et de leurs aptitudes hors du commun.

Quant aux autres chiffres, il est certain qu’ils sont le signe d’une fuite en avant qui n’a plus de sens, plus aucune rationalité. Après tout, les 80 personnes qui ne cessent d’accumuler des richesses sont, elles aussi, mortelles! Elles ne sont pas fondamentalement différentes des milliards d’êtres humains que l’on veut condamner à demeurer dans la pauvreté.

Si les quelques hommes les plus puissants de la planète n’ont plus le sentiment d’appartenir à l’humanité, nous nous dirigeons vers les pires dérives que l’Histoire ait produites. Si seuls quelques-uns ont accès à l’éducation, à la santé, à l’alimentation saine, à l’air non pollué, à l’eau potable, tandis que l’autre catégorie, celle des plus pauvres, est, par avance, condamnée à mourir, comment dans ces conditions pouvons-nous parler de bonheur et d’ordre juste? Qui peut accepter cette situation? Il ne peut y avoir de bonheur sans un partage et une redistribution des richesses.

L’ex Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, qui préside maintenant le groupe «Africa Progress Panel», a déclaré que «l’Afrique est un continent d’une grande richesse, alors pourquoi la part de l’Afrique dans la malnutrition et les décès d’enfants à l’échelle mondiale augmente-t-elle si vite? Parce que les inégalités altèrent le lien entre la croissance économique et les améliorations en matière de bien-être». Le rapport 2013 sur les ressources minières en Afrique souligne que la plupart des pays du continent, très riches en ressources naturelles, laissent pourtant les pauvres au bord du chemin. Pourquoi?

Des fortunes colossales se bâtissent sur l’or, les diamants, le pétrole, qui sont, il faut le souligner, des biens communs, alors que dans le même pays, les enfants continuent à mourir de faim. Le même rapport évoque une caste corrompue qui place son argent à l’étranger. On estime à 50 milliards de dollars US les sorties de capitaux illicites, plus que l’ensemble des dépenses de santé du continent. Sans une prise de conscience de l’élite africaine, sans un changement radical quant au sentiment d’appartenir à un même peuple, les enfants des bidonvilles africains continueront à traverser les mers sur des embarcations de fortune avec l’espoir simplement d’une vie digne, dussent-ils y perdre la vie, pendant que les enfants des plus riches, eux, continueront d’être envoyés dans les meilleures universités du monde.

L’écrivain français du 19ème siècle, Ernest Renan, disait que ce qui fait une nation c’est d’avoir souffert et espéré ensemble et que «la souffrance en commun unit plus que la joie».

Oui, il est sain de souffrir ensemble, plutôt que de vivre dans un luxe et une opulence inouïs, loin de sa terre natale et de son peuple, pendant que les vôtres meurent dans des naufrages, ou bien, lorsqu’ils parviennent à survivre, subissent des maltraitances, et cela uniquement parce qu’ils sont pauvres, alors que les pays qu’ils quittent, leurs propres pays, sont riches, immensément riches en ressources naturelles. «Une nation est une âme, un principe spirituel», voilà ce que dit l’auteur français. Ceux qui sont en charge de la destinée des peuples africains devraient y réfléchir avant d’acheter des dizaines de propriétés et de placer de l’argent à l’étranger…

Q: Mais est-ce que vous ne pensez pas que les responsabilités sont multiples?

Bien sûr. Notre continent est si riche en ressources naturelles que tous les plus gros requins sont là (rires). Le pétrole, le gaz, le cuivre, le cobalt, le fer, la bauxite, le charbon, l’uranium etc. Nous avons tout. Les grands groupes étrangers s’en donnent à cœur joie.

Selon le rapport sur les progrès en Afrique, la RDC, qui possède les plus grandes richesses minérales du monde, est un eldorado pour les investisseurs étrangers, qui enregistrent leurs sociétés dans des centres offshore, souvent aux Îles Vierges britanniques, ce qui engendre des pertes considérables pour les finances publiques. Le gouvernement de RDC se fait avoir sur les ventes de concessions aux investisseurs étrangers. Le rapport précise qu’«entre 2010 et 2012, la RDC a perdu au moins 1,36 milliard de dollars de recettes provenant de la sous-évaluation des actifs miniers vendus aux sociétés offshore». Concrètement, c’est la population qui en pâtit. Il y a en RDC 7 millions d’enfants non scolarisés et l’un des taux de malnutrition les plus élevés au monde. Imaginez ce que l’on aurait pu faire avec cet argent.

Et ce n’est sans doute qu’une petite partie de la totalité des pertes réelles. Une commission parlementaire a estimé que pour la seule année 2008, le gouvernement de RDC avait perdu 450 millions de dollars «en raison d’une mauvaise gestion, de la corruption et de politiques fiscales déficientes». Dans ce même pays, 17 enfants sur 100 n’atteignent pas leur cinquième anniversaire et sur 11,8 millions d’enfants de moins de 5 ans, presque la moitié souffrent de retards de croissance. Comment peut-on se croiser les bras devant une telle situation? __ Q: Alors, Monsieur le Président, que faudrait-il faire selon vous et que pensez-vous des solutions apportées, notamment par l’Union européenne?__

D’abord, ce que l’Union européenne ne doit pas faire, c’est utiliser la violence contre ceux qui veulent tout simplement vivre décemment. J’entends parler de destruction de bateaux, d’opérations militaires. S’il y a une guerre à mener, c’est contre la pauvreté. Les pauvres ne sont pas nos ennemis. Ce ne sont pas des criminels non plus. Même si on les tue par milliers, et d’une certaine manière, c’est le cas aujourd’hui, tant qu’il y aura cette misère en Afrique, rien n’empêchera les jeunes de tenter l’aventure de l’exil vers l’Europe.

Heureusement, il reste des hommes d’honneur, comme, par exemple, l’amiral italien Donato Marzano qui a déclaré à l’AFP qu’il continuerait à intervenir pour sauver les gens en mer

«Je suis un marin qui a passé 20 ans sur des bateaux. Si je trouve un bateau à la dérive, je suis désolé, mais je ne fuis pas. J’interviens pour sauver les gens en mer. Je ne sais pas si cela reflète ma culture italienne, mais je sais à coup sûr que c’est du droit international».

On a envie de crier «Vive l’Italie!» (rires). En tout cas, ça réchauffe le cœur. Les ministres européens, quant à eux, pensent avoir trouvé la solution, ils viennent de tripler le budget de l’Agence de contrôle des frontières extérieures de l’Europe (Frontex), soit 114 millions d’euros, environ 9,5 millions d’euros par mois. C’est de l’argent que l’Europe aurait pu investir plus judicieusement en Afrique pour créer des emplois, à la fois en Europe et en Afrique, dans des partenariats gagnant/gagnant. A regarder ce qui se passe, les décisions prises au plus haut niveau européen, on peut se demander s’il y a une réelle volonté de s’occuper des populations, qu’elles soient européennes ou africaines. Il devrait d’ailleurs y avoir plus de solidarité chez les populations victimes de la pauvreté organisée. Par exemple, on sait que l’évasion fiscale est aujourd’hui mondiale, c’est du moins ce qu’affirme le rapport de Monsieur Annan . Tout le monde triche, je parle des plus riches bien sûr.

Or, les États ont besoin que les entreprises participent à leur fonctionnement. Or, plus les entreprises sont riches, moins elles participent à la caisse commune. L’égoïsme encore et toujours! L’Afrique est malheureusement un «paradis» pour les entreprises tricheuses. La plupart des gouvernements africains n’ont pas une administration suffisamment performante pour contrôler les entreprises étrangères et prélever des impôts en proportion de leurs bénéfices. On parle de pertes moyennes annuelles de 38 milliards de dollars, c’est plus que la totalité de l’aide au développement perçue par le continent. Qui aura le courage de remettre, ne serait-ce qu’un peu d’intégrité dans tout ce fatras d’iniquité économique? Je ne le sais pas, car il faudrait vraiment un grand courage.

Q: A court terme, que peut-on faire pour sortir les populations africaines de cette misère dont elles ne sont pas responsables?

Le jour où ce que l’on va actuellement chercher en Europe se trouvera en Afrique, plus personne ne bougera.

L’Afrique est magnifique! Il faut donc attirer les investissements en Afrique dans le cadre de partenariats équitables en privilégiant l’économie sociale et solidaire.

Les idées de développement ne manquent pas. Elles viennent souvent de la société civile. Les gouvernements devraient être davantage à l’écoute des associations, Fondations, ONG qui ont de vrais projets de développement pour l’Afrique. Les instances de l’Union européenne devraient aussi apporter plus de soutien aux initiatives des organisations africaines non étatiques. L’environnement doit être préservé. Nous ne sommes pas obligés d’imiter les modèles de développement qui, ailleurs, ont complètement détruit la nature. Il faut développer les énergies renouvelables, surtout solaire, il faut développer l’agriculture biologique à grande échelle, le tourisme vert, l’aquaculture biologique. Tout ce que les Européens rechercheront bientôt se trouve en Afrique, une nature préservée (malgré les industries extractives), une nourriture saine, sans OGM (il faut résister à ceux qui nous disent que c’est bon pour l’Afrique et qui n’en mangent pas eux-mêmes), et surtout, l’esprit de partage, la solidarité, ça c’est la grande force de l’Afrique. Là où il y a un seul salaire, ce sont au moins 10 personnes qui mangent à leur faim. C’est cette solidarité qui nous a permis jusqu’à aujourd’hui d’être toujours debout malgré la misère qui nous accable. Mais il faut faire très attention aux retournements de situation tels que l’Histoire en a déjà connus de nombreuses fois! On commence déjà à entendre parler des jeunes Espagnols et Portugais qui tentent de s’installer en Afrique pour fuir le chômage qui ne cesse d’augmenter dans leurs pays. Eux aussi cherchent à améliorer leurs conditions de vie.

Sans emploi et sans espoir d’en trouver un, ils quittent leur terre natale, comme tous ceux qui rêvent d’une vie meilleure! C’est un réflexe normal de survie. Il en sera toujours ainsi.

Ceux qui ont colonisé l’Afrique n’étaient pas nécessairement les Européens les plus riches mais ils le sont devenus chez nous! En 2011, l’Angola et le Portugal on signé un accord qui a facilité l’octroi de visas d’entrée dans les deux pays! Il y a d’ailleurs plus de Portugais en Angola que d’Angolais au Portugal! (rires). Je reviens à la nécessité de développer l’Afrique pour dissuader la jeunesse de risquer sa vie en quittant sa terre. J’ai regardé ce qui se fait ailleurs. J’ai vu que le gouvernement mexicain, confronté au problème des travailleurs qui partaient en masse vers les États-Unis, a décidé de mettre à profit cette émigration pour développer le pays d’origine. C’est ainsi qu’est né, en 1986, le programme «Deux pour un» qui est devenu par la suite «Trois pour un». Il s’agissait pour le gouvernement mexicain d’apporter une contribution de deux, puis trois dollars, pour chaque dollar transféré vers le Mexique par les associations installées aux États-Unis. Les sommes transférées par la diaspora mexicaine ont permis de financer, au Mexique, de nombreux projets d’infrastructures, eau potable, écoles, éclairage public, routes, stades, etc.

Si les associations parvenaient à rassembler suffisamment d’argent pour créer une entreprise, le gouvernement accordait un prêt complémentaire et finançait une formation pour les employés. De nombreux mexicains ont choisi de rentrer travailler chez eux puisqu’ils y avaient créé leur entreprise. Cet exemple montre que si les dirigeants ont la volonté de développer leurs pays, on peut toujours trouver des solutions. Il suffit d’être à l’écoute des populations, surtout des jeunes qui, bien souvent, ont de multiples projets pour rendre leurs villages leurs régions, leurs pays prospères. __ Il faut miser sur l’intelligence collective, sur la coopération plutôt que sur la compétition et la concurrence. Il faut miser sur le partage, et non sur l’individualisme.__

Les élites de tous pays seront de moins en moins en paix si elles ne sont pas attentives à cette aspiration mondiale au «bien-vivre», comme disent les Américains du Sud, cette envie légitime de bonheur dans des sociétés plus humaines. L’Afrique est effectivement un continent émergent en pleine croissance, mais ce sont les Africains qui doivent maintenant bénéficier de ce développement. On doit avant tout penser aux êtres humains, toujours et partout.

Monsieur le Président, je vous remercie pour cette analyse.

(Propos recueillis par le Bureau FAC Europe)

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Nomination de Madame Penda Seck Dieng en tant que Conseillère spéciale du Président de la Fondation Aïdara Cherif

vendredi 30 janvier 2015.

Conformément à l’article 13 des statuts de la Fondation Aidara Cherif (F.A.C) – Union pour l’éradication de la pauvreté en Afrique, relatif aux attributions du comité de gestion de ladite Fondation en la matière et aux dispositions conséquentes prises par ledit Comité de gestion en sa réunion du 25 septembre 2014, tenue au siège de la Fondation, Immeuble Aïdara Cherif Rue 8 x 23 – Médina Dakar. Il est décidé la nomination de Madame Penda Seck Dieng

En qualité de :

Conseillère spéciale du Président de la Fondation.

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